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Égalité d’accès à l’enseignement supérieur : la situation des personnes migrantes

25 octobre 2022 au 28 novembre 2022
Événement présenté par: Emilie Doutreloux
Lieu: Universidad de La Havana

Communication présentée dans le cadre du 17e colloque de l’Association française d’éducation comparée et des échanges (l’AFDECE) à La Havane, Cuba.

Résumé :

Au Québec, les collèges d’enseignement général et professionnel (cégep) et les universités ont été érigés sur des vœux de démocratisation de l’enseignement supérieur (Québec, 1966). Il appert toutefois que des obstacles d’accès subsistent, notamment pour les personnes migrantes allophones (dont la langue maternelle n’est ni le français ni l’anglais) issues de l’immigration récente (Kamanzi et al. 2016). Les rigidités institutionnelles (Bellemare, 2015), les procédures de classement (Cochran-Smith, 2004) et les pratiques d’orientation (Potvin et Lelclerq, 2014) désavantagent particulièrement ces personnes. La recherche menée poursuit le double objectif d’identifier les obstacles institutionnels (Cross, 1981) d’accès aux études supérieures pour les personnes allophones migrantes et de proposer de nouvelles pratiques organisationnelles favorisant leur accès. La réalisation d’entrevues semi-dirigées menées dans le cadre d’une étude multicas a permis de documenter l’expérience de personnes aux prises avec de tels obstacles. L’analyse thématique réalisée à l’intérieur d’un processus de recherche-action participative réunissant une équipe multiservice composée d’allophones et de personnes employées du cégep (gestionnaires, professionnelles, techniciennes, enseignantes) a mis à jour des freins institutionnels particuliers aux personnes allophones migrantes : manque de soutien, coûts élevés des tests de langue et difficulté d’accès aux informations. La recherche a rendu possible la création d’une grille d’analyse pour repérer les obstacles institutionnels d’accès aux études collégiales et de modifier les pratiques en cours. Cette communication intéressera autant les personnes administratrices et décideuses du monde de l’enseignement, que les personnes praticiennes de tous les ordres d’enseignement. En définitive, ce projet de recherche permet d’appliquer le principe d’équité pour garantir une juste égalité des chances.